Raquel Monge Castiñeiras (Departamento de Francés)

El alumnado de francés de 1º de Bachillerato del centro Reyes Católicos ha entrevistado a la arquitecta francesa Corinne Vezzoni, ganadora del Premio Mujeres Arquitectas y nombrada Caballero de la Orden de las Artes y las Letras. Corinne creó una prestigiosa agencia de arquitectura y urbanismo especializada en obras públicas. Asimismo, ejerce la docencia universitaria en Marsella y Provenza.

Esta entrevista se enmarca en un proyecto periodístico que consiste en entrevistar vía email a profesionales francófonos relevantes de una amplia gama de ámbitos. En primer lugar el alumnado hizo presentaciones en grupo sobre las personas elegidas, la clase en su conjunto votó a sus preferidas y finalmente todos investigaron sobre los entrevistados para aportar preguntas.

A continuación se presenta el texto en francés y en español de la entrevista colectiva de Corinne.

FRANÇAIS

-Vous avez été nominée et vous avez remporté de nombreux prix importants dans le domaine de l’architecture, tels que le prix Femmes architectes en 2015 ou le Prix Born Awards France en 2018. Tous les prix sont très bien mérités et chacun est une grande réussite, mais quelle a été la plus grande récompense émotionnelle pour vous personnellement et pourquoi?

A deux reprises : Le première lorsque l’association des élèves du lycée de Vence a décidé d’éditer un ouvrage sur le bâtiment que nous avions réalisé. La deuxième lorsque le Colonel des pompiers du centre opérationnel que nous avons réalisé m’a demandé d’être son témoin. Cela veut dire nous avions atteint notre but, rendre heureux les gens qui vivaient dans nos réalisations.

-Pourquoi est-ce que vous aimez beaucoup l’école méditerranéenne? Est-ce que vous voulez essayer d’autres styles?

Ce n’est pas un style. C’est une attitude par rapport à un contexte. Nous travaillons actuellement sur Paris, nous avons réalisé un bâtiment à Batignolles, nous travaillons sur une gare du Grand Paris. Le contexte est bien différent, la réponse l’est obligatoirement.

-Est- ce que ça a été difficile de réaliser la construccion de The Camp?

Non, ça n’a pas été difficile car le maître d’ouvrage Frédéric Chevalier tirait dans le même sens que nous. Nous étions en symbiose et nous nous encouragions mutuellement à aller plus loin. C’ est la clef de la réussite d’un projet.

-Quels autres projets est-ce que vous avez à l’avenir?

Nous avons un projet à Nice, au Havre, à Nantes.

-Comme vous avez vécu au Maroc, est-ce que vous aimeriez faire un projet là-bas ou faire un projet ailleurs inspiré de la architecture islamique?

J’en rêve.

-Avant de créer votre propre bureau à Marseille en 2000, quel était votre but principal?

Participer à des sujets qui me passionnent.

-Quelles actions et quels projets avez-vous dû faire pour être reconnue dans le moyen de l’architecture?

Faire des concours et en gagner un gros.

-Pensez-vous que pour entrer dans le monde de l’architecture, il est nécessaire d’avoir des contacts?

Il est surtout nécessaire d’accéder à une réalisation phare et ensuite tout le monde vient à vous.

-Serait-il correct d’affirmer que vos projets publics ont un but d’amélioration sociale?

Oui c’est le but premier.

-En plus de générer du confort et du bien-être, quels autres objectifs avez-vous lors de la réalisation d’un projet?

Offrir de l’émotion.

-Pensez-vous que la période où vous avez habité au Maroc à influé votre style?

Oui.

– Si vous n’aviez pas gagné le titre de Chevalier de la Légion d’honneur, pensez-vous que le cours de votre carrière aurait été différent?

Non je ne pense pas que cela change grand chose.

-En observant vos travaux, comme le CCR Mucem et Le Thémis, on trouve des fenêtres partout. Avez-vous l’intention de profiter de la lumière naturelle au maximum?

Dans le cas du CCR Mucem, nous nous trouvons dans le Sud de la France où il faut se protéger du soleil, offrir de l’intimité et du mystère au lieu. Les fenêtres sont peu visibles depuis l’extérieur et la lumière pénètre en différent points du bâtiment sans qu’on en voit la source.

A l’inverse, le Thémis se trouve le long du périphérique parisien, sa façade s’oriente au Nord et il doit capter le maximum de lumière extérieure. Il s’ouvre très largement sur la ville et il se joue des reflets du ciel.

-Quand vous avez travaillé sur “L’hangar du J1”, comment avez-vous conservé un bâtiment patrimonial tandis que vous l’avez rénové?

Nous avons retrouvé strictement le projet originel et nous avons proposé de le réhabiliter à l’identique. Par contre, il lui manquait sa “tête” car le pignon dans les années 60 avait été démoli. Nous avons proposé un nouveau pignon contemporain au bâtiment. Je pense qu’il faut

respecter les époques successives sans les détruire mais pour autant ne pas renier notre modernité lorsque on a à construire un bâtiment neuf.

-Après avoir exploré votre style, je pense qu’il est innovateur plutôt que classique. Pensez-vous qu’ actuellement l’architecture a une tendance à abandonner l’esthétique des siècles passés?

Je pense qu’un très faible pourcentage de la population s’intéresse à l’architecture contemporaine. Il est très difficile d’apprendre à apprécier la richesse d’une composition, des séquences, de la proportion, de la maîtrise de la lumière. Tout cela demande un apprentissage . Il faut savoir apprendre à regarder. Malheureusement l’architecture n’est pas comme la peinture ou la sculpture, elle n’attire pas l’intérêt des foules. Le beau existe encore

-Avez-vous un modus operandi défini? Si la réponse est affirmative, comment faites-vous chaque oeuvre unique et différente des autres?

Seul le contexte compte. C’est lui qui dictera la réponse.

-Vous avez dit lors d’une interview que l’architecture peut aider avec la redressement économique d’un pays, et vous avez dit l’exemple de Bilbao. Pensez-vous que l’innovation en l’architecture peut aussi aider des pays comme le Vénézuéla?

Bien sur. Elle peut être utilisée pour la fierté d’un pays ou d’une ville car un bâtiment remarquable devient un symbole. Mais elle peut être utilisée aussi dans l’expérimentation autour de la qualité du vivre ensemble.

-Malgré le fait qu’il y a beaucoup de femmes étudiantes d’architecture, il y a très peu de femmes qui ont leur propre entreprise. À votre avis, qu’est -ce qui est nécessaire pour changer cette situation ?

Qu’elles ne se donnent pas de limites.

-Vou avez fait beaucoup de projets de concours publics. Pour vous, quels sont les avantages et inconvénients de travailler pour le secteur public?

En France un concours public est rémunéré. Cela a aidé énormément de jeunes architectes. Le concours tire vers le haut la production car il y a une compétition et émulation qui nous oblige à être sans cesse en recherche et à ouvrir les yeux sur la production de nos confrères.

-Quel est l’aspect le plus important que vous enseignez à vos étudiants?

Le bon sens face à un site, à une exposition, à un contexte social ou géographique

-Qu’est-ce que le prix de femmes architectes vous a fait sentir en 2015?

Qu’il y avait encore un problème pour certaines femmes. Je ne l’avais pas réalisé jusqu’alors.

-Qu’est-ce qui vous a plu d’étudier à Marseille?

Le rapport à une nature présente partout dans la ville et qui nourrit l’imaginaire

-Comment vous sentez-vous quand l’un de vos dessins devient réalité?

On est heureux.

-Comment et le procès afin que votre dessin soit choisi pour un nouveau projet?

Il n’ y a pas de solution miracle.

-Est-ce que vous utilisez vos propres bâtiments comme exemple pour enseigner à vos élèves?

Oui.

ESPAÑOL

-Usted ha ganado numerosos premios importantes en el ámbito de la arquitectura, como el Premio Mujeres Arquitectas en 2015 o el Premio Born Awards France en 2018. Todos son bien merecidos y cada uno es un gran logro, pero ¿cuál fue la mayor recompensa emocional para usted personalmente y por qué?

En dos ocasiones: la primera cuando la asociación de alumnos del Lycée de Vence decidió editar una obra sobre un edificio que nosotros realizamos. La segunda cuando el Coronel de los bomberos del centro operacional que hicimos me pidió ser su testigo. Eso quiere decir que habíamos alcanzado nuestro objetivo: hacer feliz a la gente que vivía en nuestras obras.

-¿Por qué le gusta la escuela mediterránea? ¿Quiere probar otros estilos?

No es un estilo. Es una actitud en relación a un contexto. Actualmente trabajamos en París. Hemos hecho un edificio en Batignolles y trabajamos en una estación de tren en el Gran París. El contexto es muy diferente, y la respuesta lo es obligatoriamente.

-¿Fue difícil realizar la construcción de The Camp?

Non, no fue difícil porque el jefe de obra Frédéric Chevalier trabajaba en la misma dirección que nosotros. Estábamos en simbiosis y nos animábamos mutuamente a ir más lejos. Es la clave del éxito de un proyecto.

-¿Qué otros proyectos tiene para el futuro?

Tenemos un proyecto en Niza, en Le Havre y en Nantes.

-Como usted vivió en Marruecos, ¿le gustaría hacer un proyecto allí o hacer un proyecto en otro lugar inspirado en la arquitectura islámica?

Sueño con ello.

-Antes de crear su propio estudio en Marsella en el año 2000, ¿cuál era su principal objetivo?

Participar en temas que me apasionan.

-¿Qué acciones y qué proyectos tuvo que hacer para ser reconocida en el medio de la arquitectura?

Participar en concursos y ganar uno importante.

-¿Cree que para entrar en el mundo de la arquitectura es necesario tener contactos?

Sobre todo es necesario tener acceso a una obra de referencia y luego todo el mundo viene a ti.

-¿Sería correcto afirmar que sus proyectos públicos tienen como fin la mejora social?

Sí, es el primer objetivo.

-Además de generar confort y bienestar, ¿qué otros objetivos tiene usted durante la realización de un proyecto?

Ofrecer emoción.

¿Cree que el período en el que vivió en Marruecos influenció su estilo?

Sí.

¿Si no hubiera ganado el título de Chevalier de la Légion d’Honneur, cree que su carrera habría sido diferente?

No, no creo que eso cambie gran cosa.

Observando sus trabajos, como el CCR Mucem y el Thémis, se encuentran ventanas por todas partes. ¿Tiene la intención de aprovechar la luz natural al máximo?

En el caso del CCR Mucem nos encontramos en el sur de Francia, donde hay que protegerse del sol, ofrecer intimidad y misterio al lugar. Las ventanas son poco visibles desde el exterior y la luz penetra en diferentes puntos del edificio sin que se vea el origen.

Por el contrario, el Thémis se encuentra a lo largo de la periferia parisina, su fachada se orienta al norte y debe captar el máximo de luz exterior. Se abre ampliamente a la ciudad y juego con reflejos del cielo.

-Cuando trabajó en el Hangar du J1, ¿cómo conservó un edificio patrimonial al mismo tiempo que lo renovaba?

Encontramos estrictamente el proyecto original y propusimos rehabilitarlo de forma idéntica. Por el contrario, le faltaba su “cabeza”, porque el frontón había sido demolido en los años 60. Propusimos un nuevo frontón contemporáneo para el edificio. Creo que hay que respetar las épocas sucesivas sin destruirlas, pero sin renegar de nuestra modernidad cuando tenemos que construir un edificio nuevo.

-Después de haber explorado su estilo, creo que es más innovador que clásico. ¿Piensa que actualmente la arquitectura tiene una tendencia a abandonar la estética de los siglos pasados?

Creo que un porcentaje muy bajo de la población se interesa por la arquitectura contemporánea. Es muy difícil aprender a apreciar la riqueza de una composición, de las secuencias, de la proporción, del dominio de la luz… Todo eso requiere un aprendizaje. Hay que saber aprender a mirar. Desgraciadamente la arquitectura no es como la pintura o la escultura, no atrae el interés de las masas. La bonito aún existe.

-¿Tiene un modus operandi definido? Si la respuesta es afirmativa, ¿cómo hace cada obra única y diferente de las demás?

Sólo cuenta el contexto. Él dictará la respuesta.

-Usted dijo en una entrevista que la arquitectura puede ayudar con la recuperación económica de un país, y citó el ejemplo de Bilbao. ¿Piensa que la innovación en la arquitectura puede también ayudar a países como Venezuela?

Por supuesto. Puede ser también utilizada para el orgullo de un país o de una ciudad, porque un edificio destacable se convierte en símbolo. Pero también puede ser utilizada en la experimentación en torno a la calidad de la convivencia.

-A pesar de que hay muchas mujeres estudiantes de arquitectura, hay muy pocas mujeres que tengan su propia empresa. En su opinión, ¿qué es necesario para cambiar esta situación?

Que ellas no se pongan límites.

-Ha hecho muchos proyectos de concursos públicos. ¿Para usted cuáles son las ventajas y desventajas de trabajar para el sector público?

En Francia un concurso público está remunerado. Eso ha ayudado muchísimo a los jóvenes arquitectos. El concurso sube la producción porque hay una competición y motivación que nos obliga a investigar sin cesar y a abrir los ojos a la producción de nos colegas.

-¿Cuál es el aspecto más importante que usted enseña a sus estudiantes?

El buen sentido frente a un lugar, a una exposición, a un contexto social o geográfico.

-¿Qué le hizo sentir en 2015 el Premio de Mujeres Arquitectas?

Que aún había un problema para algunas mujeres. No me había dado cuenta hasta entonces.

-¿Qué le gustó de estudiar en Marsella?

La relación con una naturaleza presente por todas partes en la ciudad y que alimenta la imaginación.

-¿Cómo se siente cuando uno de sus diseños se materializa?

Estamos felices.

-¿Cómo es el proceso para que su diseño sea elegido para un nuevo proyecto?

No hay solución milagrosa.

-¿Utiliza sus propios edificios como ejemplo para enseñar a sus alumnos?

Sí.